mardi 31 juillet 2007

Premières semaines

Enfin !!!! Nous y voici !!! 6 mois qu’on en parle, qu’on prépare ce voyage, qu’on y pense, qu’on se pose des questions et enfin le jour J a fini par arriver !

1ère étape : lundi 9 juillet. Tout se présentait bien : une belle voiture de location, 407 break au lieu de la 307 réservée, les bagages ont fini par tous rentrer dans le coffre, bisous à tout le monde et départ 14h comme souhaité. « - Rien oublié ? - Non, sûrement rien d’important. »

Une fois sur l’autoroute, coup de téléphone : « - Maman ? – Tu as oublié ton fer à cheval. » Le fer à cheval de Ménhir que Céline m’avait donné et qu’on avait si soigneusement poncé et verni afin qu’il nous porte chance dans l’avion puis dans notre maison à Tahiti !!!... Mon sang n’a fait qu’un tour, peut-être allions-nous nous crashé à cause de cet oubli… Bon, soyons raisonnable, non, je ne suis pas superstitieuse, je ne vais pas demander à Laurent de faire demi-tour pour ça. « - Non, maman, c’est pas important. »

Evan s’est endormi dans l’auto. Deuxième coup de téléphone, mon cœur se serre. Cette fois c’est un carnet à Laurent dont il a besoin pour le boulot. Demi-tour au péage de Bourges. Maman nous apporte les choses oubliées au péage de St Amand. Re bisous. On a perdu une heure.

Mais les péripéties ne s’arrêtent pas là. Maman rappelle. Jamais 2 sans 3. « - Tu as oublié de me rendre mon chéquier !!! » Non !! Maman, plus jamais je ne prendrai ton chéquier pour faire tes courses ! On s’est arrêté à La Poste à Vierzon pour l’envoyer en recommandé à Treizeblé. On a reperdu une demi-heure. Heureusement qu’on n’est pas parti le jour même du départ !

Avec tout ça, plus les quelques averses de pluie et de grêle, nous sommes arrivés dans les bouchons à Paris. On s‘est arrêté manger à Flunch puis on a été repérer les lieux à l’aéroport si bien qu’on est arrivé à l’hôtel à 22h ! Le lit réservé pour Evan n’était pas un lit parapluie, donc ce qui devait arriver est arrivé : il est tombé par terre en pleine nuit et a fini dans notre lit… résultat : nous avons peu dormi !

Mardi 10 juillet : Debout de bonne heure, arrivée à l’aéroport à 7h20 pour rendre la voiture. Expéditif : « On vous prélèvera le montant calculé en fonction des kilomètres. » Sympa : « Euh, on peut pas savoir combien ça va nous coûter ?... Non ? Bon, tant pis… »

Rapidement, on rejoint la billetterie pour retirer nos billets. Là on nous envoie directement enregistrer nos bagages. « - 7h45, il ne devrait pas y avoir de monde pour un départ 11h30, pour une fois qu’on est plus en avance que prévu. » Nous savourions déjà cette mini victoire quand nous aperçûmes une longue file d’attente. Après quelques secondes d’interrogation, nous dûmes nous rendre à l’évidence qu’il s’agissait bien d’Air Tahiti Nui. Laurent proposa que je fasse la queue avec Evan perché sur l’un des deux chariots de bagages pendant qu’il allait nous chercher un p’tit déj’. C’est quand Laurent revint avec un gobelet de café au lait bouillant dans chaque main et un sac de petits pains au chocolat (les joies de la France) que l’employé d’Air France arriva à notre hauteur pour nous demander de présenter passeports et billets. Moment périlleux où il me faut tenir mon café (chaud je le rappelle) tout en maintenant Evan qui hésite entre attraper mon gobelet ou prendre la poudre d’escampette ; quant à Laurent, d’une main il tente désespérément d’extraire les passeports de son sac pendant que l’autre main essaye de ne pas renverser son petit déj’. Mission accomplie mais nous ne sommes pas au bout de nos peines : la fille nous lance une série de questions connues par cœur pour les avoir réciter des milliers de fois. Le rythme est soutenu, il ne faut pas lâcher prise. Concentration. « - Dans vos bagages à main y a-t-il des liquides ? Sont-ils mis à part dans une poche hermétique ? Vos bagages contiennent-ils des objets qu’on vous aurait donnés à l’aéroport ? Avez-vous des objets dangereux à déclarer ? – Oui, une bombe, une kalachnikov et un char d’assaut. Euh, je veux dire une paire de ciseaux, deux coupe-ongles, un couteau suisse. » Pas de réaction. Machinalement elle étiquette chaque bagage. Ouf cette fois elle est partie, mais la file se met à avancer et il nous faut boire nos cafés en maîtrisant Evan qui veut pousser mon chariot risquant de bousculer les gens.

Quand c’est enfin notre tour d’atteindre un guichet, les cafés sont bus, les petits pains sont écrasés sous le sac d’ordi de Laurent et Evan fait l’astico dans mes bras car il veut faire la visite des lieux : qui a dit qu’il était sage ??? Mais il est encore de bonne heure et on a l’espoir d’être débarrassés rapidement de nos bagages et de pouvoir circuler plus librement du côté de la salle d’embarquement sauf que… l’hôtesse pianote sur son ordinateur et ne trouve pas Evan. La pression monte, Laurent cherche son télégramme, seul document qu’il a de l’armée certifiant qu’on est bien tous les trois sur le vol, je commence à paniquer… l’hôtesse nous regarde calmement en disant « Ce n’est pas grave, ça va se résoudre. » Ouf, je ne m’imaginais pas ne pas partir après avoir fait tout ça. « Mais il faut aller à la billetterie retirer des billets manuels . » RRRRRRh, je boue, dire qu’on y était passés juste avant pour nous entendre dire que tout était bon. Nous voici repartis avec nos deux chariots toujours aussi lourds. Heureusement la billetterie n’est pas très loin. On obtient sans problème les billets et on retourne à l’enregistrement où on a, du coup, le privilège de passer devant tout le monde. C’est l’hôtesse voisine qui se propose de s’occuper de nous. On va procéder à la pesée des bagages. Là on retient notre souffle car on sait qu’on est en excédent. Un jeune couple avant nous avait crisé car ils avaient deux excédents et deux suppléments : il faut savoir qu’un supplément coûte 160 euros ! Les bagages à main passent sans problème, moins de 10 kilos chacun. Ouf ! C’est le tour des bagages destinés à la soute. Quatre valises plus le porte-bébé : « - Vous savez que vous aller payer un supplément pour le porte-bébé ? – On n’a pas le droit à un bagage de 10 kilos pour le bébé ? » Heureusement l’hôtesse très aimable appelle pour se renseigner. Il s’avère qu’on a raison. Le porte-bébé s’en va sur le tapis roulant après l’avoir emballé dans une poche plastique. Puis c’est la pesée : le sac d’Evan passe, tous les autres sont en surplus ! Du coup, on les récupère, les remet sur notre chariot car il va falloir retourner à la billetterie (Et oui, encore !) afin de payer le supplément avant de revenir à l’enregistrement. L’hôtesse redécroche son téléphone. On n’en croit pas nos oreilles : vu qu’on avait le droit à un 5ème bagage de 10 kilos pour Evan, elle demande à ce que les quelques kilos supplémentaires sur nos bagages soient considérés pour Evan. Quelle gentillesse ! Nous n’aurons pas à retourner à la billetterie ni à payer les suppléments. Enfin une bonne nouvelle !

Nous passons ensuite à la douane où on effectue le strip-tease usuel : on vide ses poches, on dépose le sac à main, le gilet, la ceinture ! On ne sonne même pas dans les détecteurs de métaux ! Y’a du progrès. Enfin on se pose sur le premier banc venu pour savourer nos petits pains raplaplas. Petite pause bien méritée, il est 9h30, plus qu’une heure avant l’embarquement : le temps de boire un jus de fruit, de changer Evan près des lavabos automatiques où il a eu la bonne idée de passer la main pour s’asperger puis d’y mettre son pantalon (Heureusement que les affaires de rechange sont là) et de téléphoner à Papy et à Christèle.

10h30 : A l’entrée dans l’avion, le personnel nous offre des petites fleurs de tiaré très parfumées à mettre sur l’oreille : vous êtes à Air Tahiti Nui. Une fois en croisière, les hôtesses enfilent des robes fleuries très colorées pour nous mettre dans l’ambiance et nous faire oublier les péripéties du décollage : Evan (sur mes genoux car il n’a finalement pas de place assise) a eu la bonne idée de me vomir dessus juste avant de décoller. J’ai cru que l’odeur allait me faire faire la même chose. Au lieu de me donner le sachet prévu à cet effet, Laurent me tend une lingette pour la respirer : efficace. Ouf, je ne souillerai pas les pieds du gentil steward qui nous fait face.

Nos voisins sont un couple franco-américain avec un bébé de 1 an deux fois plus gros et grand qu’Evan !! Il n’a pas arrêté de manger durant le trajet, contrairement à Evan qui n’a presque rien voulu avalé, sinon une glace offerte par la compagnie (ça te rassure Christèle ? Mon fils est bien ton neveu !). La première partie du trajet jusqu’à Los Angeles a été très longue, presque interminable, je comptais les heures. Evan ne tenait pas en place, j’appréhendais quand ils annonçaient des perturbations et qu’il fallait l’attacher. Le minuscule berceau accroché en face de nous (Je te rassure Maman, il supportait largement son poids, vu que son « petit » voisin en avait testé la résistance juste avant) n’a servi qu’une heure et demi, lorsqu’il est littéralement tombé de sommeil sans crier gare alors même qu’on venait de lui donner la première cuiller de yaourt !!! Répit durant lequel nous pûmes déguster notre premier repas.

Quand nous fûmes ENFIN arrivés à Los Angeles, il faisait grand jour, on était en début d’après-midi alors que notre horloge biologique voulait qu’il soit l’heure de dormir ! L’ambiance régnante se chargea de nous réveiller. Les policiers hurlaient de nous mettre à gauche ou à droite du couloir selon qu’on s’arrêtait aux USA ou pas. Nous étions collés au mur les uns derrière les autres sidérés devant ce spectacle : un policier faisait sentir chaque passager à son chien, criant aux pauvres passants apeurés de ne pas s’arrêter. Il eut un doute sur un passager très bronzé et ce dernier s’est retrouvé debout au milieu du couloir les bras en l’air, ne devant pas bouger afin que le chien le sente avec plus d’insistance. Le passager n’avait rien à se reprocher, il a pu partir mais cette scène ne nous aida pas à nous sentir à l’aise. Les policiers des films américains ne sont pas du tout caricaturaux : ça se passe vraiment comme ça !! Toutefois, on doit accorder aux Américains qu’ils prennent grand soin des personnes âgées, des handicapés ou des jeunes enfants. Aussi, des femmes, elles aussi à l’air sévère, sont venus nous chercher pour qu’on passe devant : elles avaient dû remarquer l’impatience d’Evan voulant jouer avec le chien, qui semblait plus joueur que son maître. Chacun d’entre nous est passé à un guichet où non seulement on devait présenter son passeport mais où on nous prenait aussi l’empreinte de l’index GAUCHE et notre figure en photo : souvenir d’Amérique… même si vous n’y mettez pas les pieds !!!

Avec tout ça, nous sommes repartis avec une demi-heure de retard, heureux de retrouver un nouvel équipage fringant, au sourire éclatant et au visage doré… vous êtes presque à Tahiti ! Evan s’est endormi durant le décollage sur moi, j’ai pu le mettre ensuite dans le berceau, nous avons mangé puis dormi. Presque tout l’avion a dormi durant le trajet, il faisait nuit. Evan nous a réveillé trois heures après en pleurs et s’est finalement rendormi sur moi. Nous nous sommes assoupis ensemble. Peu de temps avant l’atterrissage, une voix nous annonce que la collation va nous être servie et la lumière se rallume. On mange sans avoir faim mais à Tahiti c’est le soir et il nous faut patienter jusqu’au lendemain.

L’impatience se fait sentir dans l’avion : une Tahitienne s’est changée dans les toilettes pour ressortir en petite robe à bretelles, une fleur derrière l’oreille ; une autre derrière nous déclare, sourire aux lèvres, qu’elle sent déjà la chaleur. Ah, qu’ils l’aiment leur île !! Et que leur sourire est communicatif ! Le steward, arborant un magnifique tatouage tahitien sur le bras, nous demande combien de temps on reste. Il n’est pas étonné qu’on reste deux ans, ici les Tahitiens ont l’habitude des métropolitains de « passage ». Quand on lui dit qu’on va habiter à Punaauia, il nous donne du baume au cœur en disant que c’est la plus belle ville de l’île, le quartier « chic » où les maisons sont chères. La plus belle plage se trouve à PK18 (point kilométrique à partir de la cathédrale de Papeete PK0), soit à 6 km. Les adresses ici sont marrantes : on habite donc à PK 12, côté montagne (les habitations côté mer sont plus rares), dans la servitude Scholermann (les servitudes sont des rues appartenant à une personne d’où le nom). Une fois dans la rue, il n’y a pas de numéro aux maisons. Les administrations nous retrouvent grâce au numéro du compteur électrique !!! Pour les autres, il faut donner des repères : après le 4ème ralentisseur sur la droite, avant le grillage, quasi face à la garderie Tata. J’ai halluciné quand on m’a demandé de dessiner un plan pour qu’on nous livre notre fontaine à eau !!!… Heureusement, au pire, il y a les vini, ce sont les téléphones portables qui portent le nom du seul réseau de télécommunication de la Polynésie. « - Allo, on est dans la servitude. – Ok, je suis sur le trottoir, ouh ouh, c’est là ! » Voilà comment ici on se trouve.

Mais je m’éloigne car nous en étions à la descente de l’avion. Nous pûmes admirer les lumières sur le flanc des montagnes et au bord de l’eau à travers le hublot. Ensuite l’avion s’est posé avec une extrême douceur, Laurent précise que le pilote vient de réaliser un kiss (atterrissage en douceur), et les passagers ont applaudi, sourires aux lèvres. Tout le monde s’est levé, a pris ses bagages à mains au-dessus et a attendu avec impatience son tour pour respirer la douce fraîcheur de la nuit tahitienne. Une fois sorti, Evan a pu admirer la grandeur de l’avion. Dans le hall de l’aéroport, un trio de musiciens avec les guitares nous a mis dans l’ambiance avant de faire la queue sous les ventilateurs. La récupération des bagages s’est fait rapidement, on a pu passer la douane sans encombre contrairement aux gens devant nous qui avaient apparemment acheté trop de Duty Free (produits détaxés) dans l’avion (on les avait mal renseignés) ainsi que d’autres qui étaient arrivés avec deux bouteilles de champagne, des bouteilles de vin (je crois que les douaniers doivent faire la fête après ça !). A la sortie tout s’est accéléré : on entendait des percussions et là j’ai vu le visage d’Evan, exténué, se décomposer : il avait peur. Puis les collègues de Laurent sont venus tour à tour nous souhaiter la bienvenue en nous mettant des colliers de fleurs à n’en plus finir. On devait en avoir une dizaine chacun tous les trois ! Les parfums étaient exaltants mais je voyais le visage d’Evan se liquéfier de plus en plus au fur et à mesure qu’un nouveau visage apparaissait. Une fois que tout le monde est venu s’assurer qu’on avait fait bon voyage et que Laurent se trouvait déjà en grande conversation avec le seul collègue qu’il avait connu à Creil, je me suis dirigée avec Evan vers le son des percussions pour lui montrer d’où venait ce bruit : près du percussionniste trois jeunes danseuses se déhanchaient au rythme du tam-tam. Evan s’est décrispé en voyant ces jolies créatures (ça promet) mais il n’en restait pas moins fatigué. Quand enfin tout le monde fut près, Bob (le Tahitien que Laurent remplace et qui s’est occupé de notre arrivée) a chargé nos bagages dans sa voiture, qui touchait alors presque terre, il était bien excité et a voulu me faire croire que je ne reverrai pas mes bagages avant demain… Mais nous l’avons suivi dans le 4*4 de Michel et Christine, où Evan n’a pas mis longtemps à s’endormir. Après 10 minutes de route fluide, nous sommes arrivés dans notre fare([faré] = maison) où Bob nous a accueilli. La première chose fut de déplier le lit parapluie gentiment prêté par Christine et d’y poser Evan. Ensuite, Bob a sorti des verres et nous a à tous servi du jus d’ananas frais. Autour de la table, nous avons discuté et rigolé un bout de temps jusqu’à ce que nos « hôtes » décident de nous laisser dormir car la fatigue se faisait réellement sentir et après avoir convenu que Bob viendrait chercher Laurent le lendemain à 8h pour faire les démarches administratives et que Christine viendrait me chercher vers 9h pour faire des courses à Carrefour.

Les premières nuits ont été entrecoupées : non seulement le décalage horaire déboussolait Evan mais en plus il a fait un peu de fièvre à cause de ses dents. J’étais de toute façon souvent réveillée avant lui. Il se rendormait alors dans notre lit. Il faut s’habituer aussi au début aux bruits de la nuit (les fenêtres n‘ont pas de double vitrage) car beaucoup de chiens errants ou non peuplent l’île et on entend souvent leurs aboiements sans compter que très tôt le matin les coqs se mettent à chanter et il y en a tellement qu’on a envie de bondir du lit pour les faire taire !!! Mais ce serait peine perdue… Ceci dit, croyez-moi, on s’habitue et au bout de deux semaines, on ne les entend plus.

Ici les journées commencent de bonne heure, entre 5 et 6h : on apprécie la fraîcheur du matin. Aussi presque tout est ouvert à 7h et j’étais étonnée de me retrouver à Papeete à 9h30et d’avoir l’impression d’être en plein midi. Du coup Evan est au lit à 13h, voire avant, et redort 3 ou 4 heures ! Il fait trop chaud de toute façon pour faire autre chose. Le soir, dès 17h30, à la tombée de la nuit, la ville revit. A Papeete, on a le choix entre manger dans un bon restaurant ou dans une paillote sur le port, ou encore « dans » une roulotte : cuisine asiatique, snack, crêpes, gaufres, panini… Tout ça nous est bien familier. Alors pour notre première sortie, nous avons testé les grillades de poisson : mahi-mahi (daurade tropicale) pour madame et saumon des dieux pour monsieur… un régal !!!


Notre fare : Faisons maintenant ensemble le tour de la maison ! Elle est très agréable à vivre : j’apprécie d’avoir un plein pied, revêtu en plus du même carrelage jusqu’à la terrasse. Celle-ci est couverte ce qui permet vraiment d’y vivre comme à la maison : Evan aime y faire du vélo ! La maison est très lumineuse et aérée puisqu’il y a de grandes vitres partout (trop pour le ménage !) dont 2 dans chaque chambre ! L’après-midi en ouvrant la fenêtre je peux prendre un bain de soleil sur mon lit ! Le fare est récent et bien aménagé. L’extérieur a été très bien entretenu : il y a des plantations tout autour de la maison (un cocotier, plusieurs hibiscus, des becs de perroquets, un laurier rose et d’autres plantes grasses). Sur le côté de la maison, une dalle a été faite, c’est là que sont abrités lave-linge et sèche-linge, plus loin le fil à linge est, lui, bien au soleil. Des murs nous séparent des voisins, il n’y a pas de vis-à-vis. Nos seuls colocataires sont les oiseaux (des espèces de merles que je n’arrive pas à prendre en photo et qui sont aussi bruyants que les Tahitiens) et les margouillats qui viennent le soir sur les murs de la maison pour manger les moustiques et qui malheureusement parviennent à rentrer parfois même les vitres fermées !! Ici on ne les tue pas car ce sont de précieux alliés mais si les Tahitiens les acceptent dans la maison moi je préfère les avoir dehors ! Non seulement ils ont un cri particulier qui ressemble un peu à celui des cigales mais pas en continu, mais aussi ils laissent des crottes sur les murs !









A 2 pas de chez nous : le lagonarium avec vue sur Moorea, l'île-soeur de Tahiti

1er week-end : Direction la côte est de l’ile pour voir le trou du souffleur : il s’agit d’un trou creusé naturellement dans la roche où les vagues s’engouffrent ce qui provoque comme un geyser. La mer n’était pas agitée ce jour-là et cependant la puissance du jet et surtout son grondement étaient déjà impressionnants.

Puis nous sommes allés aux trois cascades pour une petite randonnée à l’ombre des plantes tropicales. C’était un dimanche bien agréable.



Boulot : Après quelques journées réservées à la paperasse, c’est parti pour Laurent ! 1ère mission sympa sur 2 jours: îles de Moruroa (Muru), Reao, Pukarua afin de les aider à démolir leurs abris anti-nucléaires. Avec sa chance du débutant, ce soir-là le campement fêtait le départ de l’infirmière, pour l’occasion : four tahitien ! Rien que ça !! LA spécialité polynésienne, c’est en fait un « barbecue » creusé dans le sol, la nourriture (poissons et viandes) est déposée dans des feuilles de cocotiers tressées, puis par dessus les légumes(fruit de l’arbre à pin, manioc….), le tout recouvert de feuilles de cocotiers puis d’une couche épaisse de sable. Cela cuit ainsi à l’etuvé pendant 2 ou 3 heures, c’est beaucoup de boulot à la préparation mais c’est super bon.

Ça, c’est la tenue de Laurent quand il ne vole pas

Dimanche 22 juillet : Debout de bonne heure pour un week-end, nous sommes allés à la pointe des pêcheurs pour voir s’il y avait des dauphins. Pas de chance pour cette fois. Seuls les surfeurs sont au rendez-vous et pour cause : ici pas de barrière de corail et les vagues sont puissantes. On admire quelques minutes ce spectacle, impressionnés par le grondement des vagues qui s’abattent sur la côte puis par leur crépitement sur les galets lorsqu’elles se retirent. Evan lui aussi fait des euhhhh lorsqu’une vague s’approche.

Ensuite nous allons au marché de Papeete. Les étalages de poissons sont impressionnants : Quoi ? Ces poissons bleus se mangent ? Il y en a de toutes les couleurs et difficiles de savoir ce qu’on va manger puisque rien n’indique leur nom, ni le prix d’ailleurs… Seuls poissons connus : de beaux morceaux de thons rouge et blanc et d’espadon. Une femme vend des crevettes, je lui en prends un sachet : elles ne sont pas cuites et ont la taille de gambas. Sur le marché beaucoup de viande de porc, seule viande produite localement avec le poulet, mais qui ne nous fait pas envie : à 8h ici il commence déjà à faire chaud et les mouches sont attirées par toutes ces odeurs, peu de viande se trouve derrière une vitrine mais plus sur des étalages sans protection. Il y a moins de risque pour les fruits et légumes qu’on achète en quantité. J’en profite pour faire le tour des fruits et légumes qu’on trouve sur le marché et à Carrefour, où je fais mes courses. On trouve les mêmes légumes que chez nous, à quelques détails près : la salade s’achète au kilo et j’étais surprise en ouvrant mon paquet d’avoir non pas deux belles têtes de salade comme je croyais mais plein de petites têtes ; les aubergines sont également plus petites et souvent plus claires ; les carottes, elles, sont énormes ; pour les pommes de terre, on en trouve des bonnes de Nouvelle Zélande ou bien des grosses locales vendues non lavées (c’est précisé sur la pancarte), elles sont en effet noires de terre et pour se servir tout le monde utilise un sachet en guise de gant ; beaucoup de navets ici, mais qui ne correspondent pas à nos petits mauves mais à de grosses racines allongées blanches ; on trouve également beaucoup de choux (les Chinois en raffolent mais à la réflexion je n’ai vu ni chou-fleur ni brocoli), des courgettes plus chères qu’en France, des betteraves cuites qui viennent de France, des asperges et des champignons en petites barquettes. Pour les fruits, là on multiplie les découvertes et les plaisirs : j’étais étonnée et soulagée de voir à Carrefour qu’on trouve de nombreuses pommes, la meilleure et la moins chère venant de Nouvelle Zélande ; on trouve des poires qui, elles, sont plutôt chères ; de magnifiques cerises noires venant des USA et hors de prix (comme en France) ; des petites barquettes de fraises ; pour ce qui est des fruits locaux : la noix de coco est LE produit par excellence, sur le marché on y trouve son lait fraîchement pressé en bouteille ou sa pulpe râpée en gros sachet ; on trouve aussi en abondance ananas, papayes, mangues, de gros pamplemousses jaunes, pastèques, melons (attention rien à voir avec nos petits charentais), petits citrons verts vendus en gros sachet car ici on fait mariner le poisson dans le jus de citron, bananes à profusion mais différentes des nôtres ( de multiples variétés existent ici : des toutes petites sont mangées crues, elles sont très sucrées, d’autres oranges sont consommées cuites en gratin on les appelle fei), les avocats font le double de ceux qu’on trouve en France, par contre les tomates sont plus vertes et moins appétissantes, les oranges sont vendues en filet au bord des routes car c’est la saison et les plus courageux vont les chercher sur le plateau des orangers, il faut compter 5 heures de marche en montagne, et les redescendent sur leur dos (ils les revendent chères car en plus ils doivent payer un droit de passage à la mairie pour accéder au plateau mais il paraît qu’elles sont succulentes) ; quant à la vanille de Tahiti on dit que c’est la plus parfumée, en tout cas il est vrai qu’elle embaume les étalages. J’ai découvert aussi le corossol en jus, on en voit partout et les arbres ont un feuillage magnifique. Il existe encore bien d’autres fruits que je n’ai pas encore eu le temps d’explorer.

Petites bananes, gros avocat, ananas et kakis

Les fameuses fei

D’un beau jaune vif

Puisque je suis sur le sujet de l’alimentation : on ne change pas nos habitudes du tout au tout. Beaucoup de Français vivent ici et les produits s’adaptent donc aux consommateurs. Evidemment le plus frappant c’est le rayon yaourt beaucoup plus petit qu’en France : j’ai halluciné devant le prix des veloutés de Danone (à peu près 15 euros le gros paquet !!!) mais heureusement quelques yaourts sont produits localement, ce qui m’a permis d’en acheter 4 et d’en refaire avec ma yaourtière. Le rayon fromage est tout aussi varié qu’en France et l’emmental ou le camembert 1er prix ainsi que les kiri pour Evan restent abordables. Quant au lait, il est produit sur une île aux alentours, ce qui me permet de faire des crèmes puisque j’ai apporté la réserve de sachets alsa (merci Fabienne pour le tuyau) ! Voilà pour les laitages… Ah non, j’oubliais Christèle qu’on trouve plein de crèmes glacées : de la française (Carrefour, la Laitière…), de l’américaine et même de la tahitienne ! La viande de bœuf ici est excellente pour environ 6 à 7 euros le kilo : on se fait plaisir ! Désolé Papa : origine Nouvelle Zélande, ainsi que le mouton. A Carrefour ce qui nous amuse sont les produits américains : gros bidons de mayonnaise, conserves de cacahuètes et autres noix, bouteilles de sauce à pancake. Dédicace à Loic : l’Australie exporte également, ainsi on a pu goûter aux fameux gâteaux tim tam love potions : tu as raison, un délice !!! On trouve également différents pains à Carrefour, autrement il y a bien des boulangeries : d’ailleurs de bonne heure le matin, on voit de nombreux Tahitiens revenir avec leurs baguettes, certains à vélo tenant le guidon d’une main et leur sac de l’autre !

Ce qui m’a marquée et déboussolée la 1ère fois que j’ai fait les courses, ce sont les prix : difficile de se rendre compte de la valeur des choses et difficile de convertir mentalement. Aussi à la caisse j’ai du payer 10 000 francs !!! ça fait peur. Mais on commence à s’y faire et à avoir nos repères : 4 000 francs correspond à peu près à 30 euros. On met une pièce de 100 francs dans le caddy (ça n’équivaut même pas à 1 euro !). Et on a acheté la voiture une bagatelle de 1 290 000 francs !!! En réalité ça fait cher puisqu’elle nous coûte plus que le Picasso et la Corsa réunis pour un confort bien moindre : il s’agit d’un Kangoo essence, j’ai l’impression de reconduire ma 205 tellement il faut appuyer sur l’embrayage ! Tout le monde ici conduit des 4*4 puisque côté montagne ça grimpe sec et les rues sont rarement en bon état, mais je me voyais mal aller faire mes courses tous les jours avec un gros véhicule et le garer surtout chez nous. Tant pis pour ce luxe (on s’était bien habitué à la conduite souple de la 407 de Papa et Maman), on verra au retour…

Côté plage : La plus proche de chez nous se situe juste après le gros hôtel de luxe le Méridien, si bien qu’on peut admirer à droite les bungalows posés sur le lagon avec pour horizon la silhouette des montagnes de Moorea, l’île la plus proche de Tahiti. Sur cette plage, le sable est fin (en fait ce n’est pas du sable mais des coraux broyés par la mer) mais il ne faut pas aller loin dans l’océan pour rencontrer des rochers peuplés de poissons aux couleurs flamboyantes. Je suis restée admirative ! Il ne faut pas se baigner sans masque ici, ce serait un péché de ne pas observer les fonds marins ! Les plus beaux qu’on ait vus ressemblent à de gros scalers (3 fois leur taille) mais avec des rayures noires et jaune vif. Sous l’eau, c’est toujours une surprise de découvrir un nouveau poisson, c’est incroyable la richesse de l’océan ! Par contre, on était très surpris de la force du courant (à cet endroit, il y a une passe dans la barrière de corail), il est presque impossible de nager à contre-courant. Même tout au bord de l’eau, Evan était souvent emporté et se retrouvait les fesses dans l’eau quand il ne buvait pas la tasse ! Après la baignade, on se sèche en profitant du coucher de soleil puisqu’on va toujours à la plage après la sieste et le goûter d’Evan afin de ne pas se faire brûler par le soleil. Mais on ne peut pas dire qu’on souffre de la chaleur : juillet est une bonne période pour venir, il y a toujours de l’air, la chaleur n’est pas étouffante et le matin et le soir on sent même la fraîcheur ! Le mois le plus chaud, paraît-il, est janvier. Donc on a encore le temps de souffrir surtout que la maison n’est pas climatisée. On pense s’équiper par contre en ventilateurs de plafond.